Eglise Saint-Pierre

Il faut se tourner vers un ouvrage de Dominique de Larouzière-Montlosier pour trouver une description de qualité concernant l'église Saint-Pierre de Bost, nous empruntons donc un passage de son ouvrage pour vous la présenter. L'ouvrage nous apprend que la première mention connue de cette église se trouve dans une bulle qui n'est pas datée mais attribuée au pape Grégoire V qui officiait entre 996 et 999. Nous pouvons aussi y lire que cette église fait peut être suite à une précédente construction qui aurait été remplacée par celle que nous pouvons observer vers la fin du XI^e siècle. Quoi qu'il en soit voici la description qui est faite de cette église empruntant le style Roman et dotée d'un clocher mur regardant vers l'ouest :

L'église se présente sous la forme d'une nef unique de trois travées égales voûtées en berceau, précédant un chevet plus étroit composé d'une longue travée droite et d'un hémicycle voûté en cul-de-four.

La nef

Les deux premières des trois travées qui composent la nef ont la particularité d'être renforcées intérieurement par des arcs d'applique dont le second repose sur des demi-colonnes à chapiteau aux motifs très effacés. Cette façon de renforcer intérieurement les murs gouttereaux porteurs de la voûte n'est pratiquée que rarement dans le diocèse. Elle se rencontre seulement dans sa partie septentrionale (Saint-Genès-du-Retz) surtout aux abords du diocèse de Bourges. où ce procédé est devenu assez courant. Quatre pétales trilobés corinthisants ; sur la face large, la feuille s'échancre en un profond arrondi pour donner place au registre cubi-cônique : un serpent délové forme des entrelacs avec le tronc double d'une sorte de palmier stylisé (l'arbre de la connaissance ?) dont les deux ramifications s'épanouissent horizontalement jusqu'aux angles. La datation de ce chapiteau est difficile. Il n'a aucun point commun avec la série au décor floral stylisé du type « Massif Central » du milieu du XI^e siècle. Cependant la Faible articulation de son épannelage. sa taille en faible relief pour le registre supérieur et en gravure pour la feuille du registre inférieur pourraient indiquer une datation ancienne. Le type de son décor végétal (feuille inarticulé) l'éloigne des séries corinthisantes de Notre-Dame du Port et la rareté en Auvergne de son thème édénique - qui n'est pas à confondre avec celui de la Tentation - l'écarte des productions connues du début du XII^e siècle dans la région. Il présente cependant des analogies (épannelage, composition, sculpture) avec les deux chapiteaux des triples haies qui ornent le grand arc triomphal du transept de Saint-Genès de Thiers, que nous avons datés de la fin du XI^e siècle.

Source : L'invention romane en Auvergne: de la poutre à la voûte (fin X^e-XI^e siècle) par Dominique de Larouzière-Montlosier 2003.