église paroissiale Sainte-Trinité

A cinq kilomètres de Souvigny, à gauche de la route de Saint-Amand, on voit une église, partie du commencement du XIIe siècle, partie de l'époque de la transition. Les pilastres composites et cannelés qui caractérisent universellement les monuments bourguignons de cette époque apparaissent au portail et dans l'intérieur.

Le tympan du portail, est curieux par sa disposition, et aussi parce que le nom du sculpteur s'y trouve inscrit. Dans l'auréole perlée qui se voit au milieu, et qui a été grattée depuis un temps immémorial, sans nul doute apparaissait l'image du Christ, comme elle a été retracée tant de fois dans les XIe et XIIe siècles. Les anges Micael et Rafael, nimbés, avec leurs noms inscrits dans leur nimbe, soutiennent cette auréole ; puis vient, à droite et à gauche, une suite d'arcatures en plein cintre supportées par des colonnes romanes. Au-dessus de ces arcatures règne un espèce de toit, en damier à gauche, imbriqué à droite. Dans les intervalles où se rencontrent les arcs, on voit de petits monuments de l'époque, la coupole byzantine, les toits des clochers imbriqués du Poitou ; d'autres sont couronnés par des créneaux. Sous les arcs s'ouvrent des espèces de baies terminées par un appendice sphérique difficile à caractériser. A droite, l'appendice sphérique est lui-même augmenté d'un appendice rectangulaire. Toute la composition est dominée par un fronton isolé placé sur le champ du tympan. L'inscription du bas est une preuve incontestable de la présence du Christ dans l'auréole :

CUNCTA DEUS FECI HOMO FACTUS CUNCTA REFECI

A la suite, on lit le nom de l'artiste : NATALIS ME FE... Ce portail paraît dater du commencement du XIIe siècle.

L'intérieur doit être un peu moins ancien. L'arc brisé apparaît dans les voûtes sur les parois de la nef, dont la décoration est remarquable. Les arcs doubleaux CC de la voûte en ogive viennent s'appuyer sur des pilastres cannelés que supportent des piliers quadrangulaires. Des arcs brisés portant sur le tailloir de la moulure qui sépare le pilastre du pilier, enserrent entre les deux piliers, d'abord une baie romane longue et étroite, puis deux arcades simulées à plein cintre qui s'appuient au centre sur une colonne à chapiteau roman. Le fût de la colonne, n'atteignant pas le sol de l'église, porte sur un massif qui peut servir de banc. la partie sur laquelle s'appuie le clocher, est remarquable par les grosses colonnes à chapiteaux romans qui lui servent de contreforts.

Le clocher paraît, jusqu'à la base de la flèche, avoir été élevé en même temps que le portail. La flèche, tout en pierre, avec une baie à la base quadrangulaire, pourrait dater de la fin du XIIIe au commencement du XIVe siècle. Le clocher se compose de deux étages : à l'étage supérieur se trouvent deux baies géminées romanes, inscrites dans une arcade principale, également romane, et soutenues par une colonne centrale. Une petite rosace pleine et en relief se voit au-dessus de cette colonne dans le plein de l'arcade. Deux colonnes, s'appuyant l'une sur l'autre, décorent les angles de l'étage supérieur.

A l'étage inférieur, on remarque trois arcades en fronton ou en mitre. Les colonnes d'angles sont remplacées par des contre-forts quadrangulaires à larmiers très-bas ; ces contreforts s'épaississent en descendant vers le sol.

Deux absides : l'une, dans le prolongement de la nef unique, avec des contre-forts qui se terminent par une-retraite en larmier ; l'autre, dans le prolongement de la partie sur laquelle s'appuie le clocher, est remarquable par les grosses colonnes à chapiteaux romans qui lui servent de contreforts.

Les couronnements du clocher et de cette abside, quadrangulaires, sont supportés par des corbeaux de même forme s'évidant à leur partie inférieure.

Source : Bulletin du Comité historique des arts et monuments 1849.

Nef unique de trois travées, voûtée d'un berceau brisé, choeur plus étroit voûté d'une berceau plein-cintre, abside en hémicycle, deux absidioles, voûtées en plein-cintre et cul-de-four. Les arcs doubleaux de la nef retombent sur des pilastres cannelés à chapiteaux de feuilles et de palmettes. Ces pilastres s'amortissent par un biseau cannelé. Sur les murs latéraux, grands arcs aveugles brisés percés d'une étroite fenêtre en plein cintre (encadrement refait en 1934). Pignon ouest, clocher et mur de gloire en grand appareil. Chapiteaux à la porte d'entrée, dans la chapelle qui supporte le clocher (chapelle sud), et aux pilastres et colonnettes de la nef. Tour clocher à deux étages couronnée d'une flèche de pierre octogonale. Premier étage orné de trois arcs en mitre aveugles, portés sur des colonnettes, sur chaque face. Second étage ajouré de deux ouvertures semblables sous un arc commun en plein cintre. Portail à ébrasements décoré d'un linteau sculpté et peint, abrité par un petit dais en forme d'arc de mitre ; pilastres cannelés, colonnes monolithes et chapiteaux. La nef est couverte d'une toiture à longs pans en tuiles creuses, l'abside et les absidioles, à croupe ronde, de tuiles plates.

Le vocable de Sainte-Trinité indique une implantation assez ancienne. Ce prieuré-cure dépendait du prieur bénédictin du Montet-aux Moines, ancien diocèse de Bourges. Au 11e siècle, construction des parties basses de la nef, en petit appareil, flanquées d'arcatures en plein cintre sur colonnettes à l'intérieur, et de contreforts extérieurs. Des chapiteaux historiés (conservés) ornaient probablement le choeur. Au 12e siècle, une campagne de travaux vise à moderniser le bâtiment : adoption de la voûte en berceau brisé, essor du décor monumental, clocher de pierre. La façade est dotée d'un portail plus riche et s'orne, ainsi que la nef, de pilastres cannelés et chapiteaux corinthiens d'inspiration antique. Les anciens chapiteaux historiés sont relégués dans l'absidiole sud. Cet ensemble de travaux, effectués par des équipes différentes en même temps, est contemporain des parties romanes des transepts de l'église prieurale de Souvigny, ainsi que de la seconde campagne de construction de Saint-Marc de Souvigny (2e quart 12e siècle ?). La flèche fut reprise au 13e siècle. En 1617, pour soutenir le clocher, Jean Roux, curé de la paroisse fait accoler à l'absidiole sud une chapelle rectangulaire dédiée à saint Jean. A l'intérieur, inscription dédicatoire du 16 mars 1617. En 1682, démolition de l'abside, reconstruite plus loin pour agrandir le choeur. En 1687, Jacques II de Dreuille fait restaurer sa chapelle, dite de la Vierge, située dans l'absidiole sud. Des fenêtres y sont percées. En 1868, l'absidiole nord est démolie et reconstruite afin de consolider l'édifice (chapelle Saint-Joseph). La voûte du choeur est également refaite. En 1888, la voûte ruinée de la nef est reconstruite, entraînant la suppression totale des peintures murales des 13e et 14e siècles, connues par une gravure (faux appareil, rosaces, rinceaux et feuillages). Disparition également de la polychromie romane du portail. Nombreuses réfections à l'identique au 20e siècle.

Source : Ministère de la culture.

Localisation et informations générales

  • identifiant unique de la notice : 3106
  • item : église paroissiale Sainte-Trinité
  • Localisation :
    • Auvergne
    • Allier
    • Autry-Issards
  • Code INSEE commune : 3012
  • Code postal de la commune : 03210
  • Ordre dans la liste : 26
  • Nom commun de la construction : 2 dénomiations sont utilisées pour définir cette construction :
    • église
    • église paroissiale
  • Etat : Cette construction a 2 états différents répertoriés :
    • restauré
    • bon état

Dates et époques

  • Périodes de construction : 3 différentes époques marquent l'histoire du lieu.
    • 11e siècle
    • 12e siècle
    • 13e siècle
  • Années :
    • 1617
    • 1682
    • 1687
    • 1868
    • 1888
  • Enquête : 2002
  • Date de protection : 1927/03/14 : classé MH
  • Date de versement : 2004/09/20

Construction, architecture et style

  • Materiaux: 7 types de matériaux composent le gros oeuvre.
    • moellon
    • moyen appareil
    • pierre de taille
    • pierre
    • petit appareil
    • grès
    • grand appareil
  • Couverture : On remarque 4 types de couverture différents :
    • toit à longs pans
    • croupe
    • croupe ronde
    • toit
  • Materiaux (de couverture) : 3 types de matériaux de couverture entrent en jeux dans le couvrement de cet ensemble
    • tuile creuse
    • tuile plate
    • pierre en couverture
  • Autre a propos de la couverture : 3 modes de couvrement répertoriés :
    • cul-de-four
    • voûte en berceau brisé
    • voûte en berceau plein-cintre
  • Etages :
    • Etage type : 1 vaisseau
  • Escaliers :
    • non communiqué
  • Décoration de l'édifice : 2 formes de décor sont présentes :
    • sculpture
    • vitrail
  • Ornementation : 2 motifs orenementaux on été relevés :
    • croix latine
    • croix pattée
  • Typologie :
    • non communiqué
  • Plan :
    • Plan Type 'plan allongé'

Monument et histoire du lieu

  • Interêt de l'oeuvre : Tympan mêlant sculpture et peinture, signé par l'artiste ; chapiteaux historiés du 11e siècle
  • Eléments protégés MH (Monument Historique) :
    • Notre base de données ne comprend aucun élément particulier qui fasse l'objet d'une protection.
  • Eléments remarquables : chapiteaux ; linteau
  • Parties constituantes :
    • PArtie constituante relevée : église
  • Parties constituantes étudiées :
    • non communiqué
  • Utilisation successives :
    • non communiqué

Autre

  • Divers :
    • Autre Information : le pignon ouest est couronné par une croix pattée en grès moderne (autrefois croix latine). croix latine gravée en relief à droite du portail (extérieur). propriété de la commune
  • Acteurs impliqués dans l'oeuvre : Dreuille Jacques II de (donateur, commanditaire)Roux Jean (commanditaire)
  • Auteur de l'enquête MH : Bruel Marie-Elisabeth
  • Référence Mérimée : IA03000027

photo : Pascal-Jean Rebillat Photographies

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