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Marie-Jean-Antoine-Nicolas Gantât, marquis de Condorcet, est né, le 17 septembre 1743, à Ribemont en Picardie. Il est mort à Bourg-la-Reine, le 29 mars 1794. Il était le fils de Messire Antoine de Caritat, chevalier de Condorcet, capitaine de cavalerie, et de sa femme, née Madeleine Gaudry. Trente-cinq jours après sa naissance, son père fut tué à Neuf-Brisach.
Jusqu'à l'age de 8 à 9 ans, il fut voué au blanc par un voeu de sa mère et élevé plutôt comme une petite fille que comme un garçon. Son oncle (frère aîné de son père), évêque à Lisieux, le plaça d'abord chez les Jésuites de Reims (où l'enfant obtint le prix de seconde, à 13 ans), plus tard, à l'âge de 15 ans, au collège de Navarre, à Paris.
Inscrit à la classe de Philosophie, il se distingua rapidement dans l'étude des mathématiques. Le jour de Pâques 1759, il soutint devant d'Alembert et deux autres savants une thèse d'analyse, qui lui valut les compliments enthousiastes de ses juges.
Rentré à Ribemont, il continua ses études mathématiques, déclara son intention de s'y consacrer et décida sa famille à renoncer pour lui à l'état militaire. Il revint à Paris en 1762 et logea chez son ancien maître du Collège cle Navarre, l'abbé Giraud de kéroudou. Son oncle cessa bientôt de s intéresser a lui. « Ce grand garçon, aux manières gauches, timide et embarrassé, qui marchait le dos voûté, mangeait ses ongles, ne disait rien ou parlait bas et vite, devait se trouver dépaysé dans les salons élégants et libres, au milieu des conteurs hardis et spirituels de son temps. » (Léon Cohen.)
Il se lia avec des hommes plus âgés que lui. Ceux-ci trouvaient chez lui, avec une culture peu commune, des convictions morales et une rare sincérité. Ainsi fut-il reçu chez d'Alembert, puis chez Helvétius, où il rencontra turgot ...