bancigny

  • Bencinnées, vers 1182 (cartulaire G du chapitre catholique de Reims).
  • Ecclesia de Bancegnies, Bancengiez, XIIe siècle (cartulaire de Thenailles).
  • Bancegni, 1210 (cartulaire G du chapitre catholique de Reims).
  • Bancignis, Bancignies, 1227 (ch. de l'Hôtel-Dieu de Laon).
  • Banscegnis, 1228 (grand cartulaire de l'évêché de Laon).
  • Bangscignis 1231 (cartulaire de l'Hôtel-Dieu de Laon).
  • Bancigniez, 1244 (cartulaire de Thenailles).
  • Bansegnis, 1254 (cartulaire de l'abbaye de Saint-Michel).
  • Bansignis, 1398 ; Banseigny, 1406 (archives de l'Empire).
  • Bancignys, 1616 (minuntes de Teilinge, notaire).
  • Bancigny-en-Thiérache 1767 (baill. de Bancigny).

Ce n'est pas sans peine que l'on peut restituer l'histoire du comté de .Bancigny et sans les travaux et les recherches des deux savants historiens de la Thiérache, MM. Amédée et Edouard Piette, il serait bien difficile de mettre un peu d'ordre dans cette monographie.

C'est donc à l'aide des documents rassemblés par M. Amédée Piette et des Minutes historiques que j'ai entrepris cette étude.

On peut lire dans ce dernier recueil la description de la maison seigneuriale de Bancigny. « Elle consistait, en 1669, en un petit bastiment, basti de briques, couvert d'ardoises et un autre bastiment servant de grange et écurie, avec la cour et clos de ladite maison, les fossez qui sont autour, avec encore un jaloi de pré à regain joignant les fossés vers Bancigny, et six jalois de terres et prés en deux pièces, joignant les fossez du côté de Plomion. » Et nous ajouterons avec M. Piette Pourrait-on se figurer réduite à d'aussi modestes proportions la maison fief de ce célèbre comté, qui n'avait pas moins de treize villages dans sa suzeraineté.

Et plus loin « En 1685, Claude-François comte de Mérode, en son château de Trélon, donne à bail la terre et comté de Bancigny consistant en la maison seigneuriale, que nous connaissons déjà, prés, terres labourâbles, moulins, bois, cens, rentes, droits, revenus, et autres appartenances et dépendances quelconques, sans aucune chose excepter ni réserver, sinon l'institution et la destitution d'officiers, pour exercer la justice de la dite seigneurie. Ce bail est consenti moyennant la somme de quatre mille cinq cents livres. » Ces propriétés furent vendues comme bien national le deux prairial an m (1795). Elles provenaient de Louis-Joseph-Augustin d'Apremont, ci-devant capitaine au régiment royal Normandie cavalerie, émigré.

Etat actuel

En suivant la route vicinale allant de Plomion à Bancigny, on rencontre à gauche à égale distance de ces deux communes un chemin conduisant au moulin. Cette ancienne minoterie aujourd'hui convertie en ferme se compose d'une cour assez régulière, limitée par plusieurs bâtiments d'exploitation comme la plupart des établissements de cette espèce elle est entourée d'eau de tous côtés ces cours d'eau proviennent de trois étangs superposés qui alimentaient le moulin. C'est entre ces étangs et le chemin de Bancigny que l'on voit une prairie, assez vaste, dominée par un tertre escarpé, ayant la forme d'un ovale allongé; un fossé rempli d'eau courante en circonscrit la partie inférieure. Tout porte à croire que ce fut sur ce tertre étroit, ainsi que dans la prairie sous-jacente, qu'était édifiée la maison seigneuriale de Bancigny, près du moulin et au milieu des prairies qui l'accompagnaient. L'aspect de ce terrain, les débris de matériaux soulevés par la charrue, et les souvenirs bien précis d'un vieillard de quatre-vingt-deux ans, qui nous a accompagné sur les lieux, nous font adopter cette manière de voir.

Seigneurs de Bancigny

Au XIIe siècle, ce village appartenait aux seigneurs de Rozoy on sait qu'en 1191, Renaud de Rozoy et Julienne de Rumigny, sa femme, concèdent à l'abbaye de Thenailles le moulin de Bancigny.

En 1237, Nicolas de Rozoy donne en dot à sa fille Julienne de Ilozoy, les seigneuries de Plomion et de Bancigny en la mariant à Wautier ou Gauthier III, seigneur et baron de Ligne. On trouve représenté dans la Thiérache, (tome n, 1872, p. 26) le sceau de Julienne, dame de Bancigny et de Plomion. Wautier devenu veuf épouse en secondes noces Adélaïde d'Apremont, fille de Gobert d'Apremont.

La terre de Bancigny entra dans la famille de Hornes vers 1339, par suite du mariage de Jeanne de Brabant, dite de Louvain, avec Girard de Hornes. La maison de Hornes était une des plus anciennes et des plus puissantes familles de Belgique; son origine est inconnue, mais elle contracta des alliances avec les plus illustres maisons de France et des Pays-Bas. Le nom de Hornes ou Horn, signifie un cor ou une trompe, et en faisant figurer ce signe dans leurs on a voulu faire allusion à la charge de grand-veneur qu'ils ont longtemps exercée. Indépendamment de leurs terres de Belgique, les de Hornes avaient en France de vastes domaines, parmi lesquels la terre de Bancigny. En 1412, cette terre comptait déjà plusieurs maisons ou métairies bien bâties, entourées de terres arables, et la majeure partie était couverte d'une majestueuse forêt de chênes, qui était un reste de la vieille Thiérache. En 1439, Philippes de Homes, chevalier seigneur de Bancigny et de Dhoy (Dohis), donne au comte de Nevers, baron de Rozoy, le dénombrement de la seigneurie de Bancigny et ses dépendances.

La terre de Bancigny comprenait alors dans sa mouvance les villages de Plomion, Harcigny, Nampcelles, Jantes, Dohy, Saint-Clément, Cuiry, Morgny, Corneaux, Grandrieux, Braye en partie et les fiefs d'Agary (Dagny), d'Imib, des Damoiseaux, etc.

Ce domaine fut érigé en comté par Henri IV, en faveur de Gérard de Hornes, seigneur de Bancigny, pour les bons et loyaux services que lui et ses ancêtres avaient rendus à la France plus tard, les descendants de Gérard furent élevés à la dignité de princes.

A partir de 1635 la famille de Hornes ne jouit plus paisiblement de cette propriété les de Fienne, vicomtes de Fruges, dès l'ouverture des hostilités contre les Espagnols, en furent mis en jouissance à titre de représailles de guerre. Le brevet leur en fut accordé par Louis XIII de là le titre de seigneurs représailliers qu'ils prirent dans la suite. Cette jouissance leur fut confirmée par deux lettres patentes de Louis XIV, datant de 1618 et 1649.

Cependant on voit en 1652 Ambroise de Hornes, comte de Bancigny, figurer comme parrain d'une cloche fondue pour la paroisse de ce lieu. A partir de cette époque, le domaine de Bancigny passa, à une date qu'on ne peut préciser, entre les mains d'Anne-Dieudonnée de Fabert, marquise de Vervins, veuve de Louis de Comminge.

En effet, cette dame qui prenait déjà le titre de comtesse de Bancigny en 1664, présente, le 4 janvier 1668, dans les termes suivants, le dénombrement de son comté

« C'est le dénombrement que nous, etc., Donnons à hault et puissant seigneur Armand-Charles duc de Mazarin, etc., de la comté de Bancigny. qui nous appartient d'acquisition que nous en avons faite d'Eugène-Maximilien, comte de Ornes, etc. ».

C'est en 1677 qu'Anne-Dieudonnée de Fabert se maria en secondes noces avec Claude-François de Mérode, marquis de Trélon. En 1714, le 5 février, le mariage de Mélanie-Monique de Mérode, leur fille, comtesse de Bancigny, âgée de vingt-sept ans, fut célébré en l'église de Vervins avec Messire Denis-Christophe-Antoine des Ursins et de Beaurieux, âgé de cinquante-six ans. On peut lire dans la Thiérache de 1849 la copie de cet acte de mariage, extrait des archives de Vervins. Madame des Ursins épousa en secondes noces Henri-Ange comte d'Apremont. La seigneurie de Bancigny devint ainsi la propriété de la famille d'Apremont, qui la possédait encore au moment de la vente des biens des émigrés nous savons que Louis-Joseph-Augustin d'Apremont en fut le dernier titulaire. Ce comté lui avait été donné en 1767 et 1768 par la comtesse de Mérode on trouve ces actes de donation aux archives départementales, ainsi que l'indique M. Matton dans son Inventaire, tome Ier, page 413.

Voici la liste des seigneurs Renaud de Rozoy, xnc siècle Roger de Rozoy, 1191 (ou 1394) Nicolas, seigneur de Rozoy Julienne de Rozoy, sa fille, mariée à Gauthier de Ligne, 1187-1216 Godefroy de Louvain, seigneur de Bancigny, avoué de Harcigny, 1215-1241 N. duc de Brabant, son frère, 1245 Marie d'Audenarde, veuve de Godefroy de Louvain, dame dudit, 1265 Gérard de Hornes, par son mariage avec Jeanne de Louvain, 1339 Philippes de Homes, 1439 Jean de Hornes, 1555 Gérard de Homes, 1590 Eugène-Maximilien comte de Hornes. Anne-Dieudonnée de Fabert, comtesse de Bancigny, 1668 Christophe-Antoine comte des Ursins, par mariage avec Mélanie-Monique de Mérode, qui épousa en secondes noces Henri-Ange d'Apremont, 1714 Louis-Joseph-Augustin d'Apremont, dernier titulaire, 1789.

Source : La Thiérache, Société archéologique et historique de Vervins et de la Thiérache 1849-1939.

photo Plomion Bancigny la gare et le train tramway ligne de Guise Vervins à Liart

Ferme place de l'Eglise

La ferme a été construite au XVIIIe siècle. Les murs extérieurs du logis à l' origine en pan de bois et torchis ont été refaits en brique vers 1910. Le pignon nord du logis a été transformé en 1995. Les murs de façade de l' étable en fond de cour ont été refaits au milieu du XXe siècle.

Eglise

Cette église de dimensions relativements modestes est construites moitié en pierre blanche et moitié en brique. Le portail est encadré de deux tours rondes, courtes et massives, dont les soubassements sont en pierre. L' église possède des fonts baptismaux en pierre du XIIe siècle et un groupe sculpté formant calvaire en bois polychrome du XVIe siècle.