photo : pierre bastien
Chavannes-sur-Suran, à 8 kilomètres de Tretfort, à 19 kilomètres de Bourg.
Riche commune, d'une étendue de 3,150 hectares, située dans une vallée étroite. Elle est arrosée par un seul cours d'eau, le Suran. L'eau potable était, il y a quelques années, très rare à Chavannes pendant la belle saison. Tous les matins le garde champêtre faisait la distribution d'eau ; aujourd'hui on y a amené l'eau des sources environnantes, et Chavannes n'a plus rien à craindre de la sécheresse.
La population est en majorité agricole et cultive les céréales, le mais, la pomme de terre ; un seul domaine est au dessus de 60 hectares.
On trouve a Chavannes beaucoup de prairies artificielles ; un nombreux bétail entretient deux importantes fromageries. Il y a quelque peu d'industrie : extraction et taille de pierre à bâtir, fabrique de manches de parapluie (scierie et tournerie).
La commune a un revenu de 3,413 fr. ; elle paie 87 centimes, en valeur de 55 fr. 58 l'un. Elle a une société de secours mutuels.
La population était, en 1805, de 1063 habitants ; elle est aujourd'hui de 985 individus, formant 278 ménages logés dans 370 maisons.
Le nombre des naissances est de 290 pour 1803 à 1813, il monte et arrive à 312 pour 1833 à 1843. Depuis, il descend constamment et n'est plus que 220 pour 1873 à 1883.
Cette importante commune, chef-lieu de canton jusqu'en l'an X, a été l'un des neuf alors supprimés ; les communes ont été réparties entre les cantons environnants, la part principale étant restée à Treffort. C'est pourquoi certaines communes sont si loin du chef-lieu de canton ; les habitants de Saint-Maurice ont vingt kilomètres à faire, trois montagnes à franchir pour arriver à Treffort.
Chavannes était autrefois une ville fortifiée ; on trouve encore quelques vestiges des murailles et des tours. Les Espagnols y ont tenu garnison jusqu'en 1674. Souvent la garnison espagnole vint ravager les terres des Bressans ; quelquefois aussi les Bressans allèrent piller Chavannes. Un jour même, ils en rapportèrent une grosse cloche qui orna le clocher de Notre Dame de Bourg jusqu'en 1793. La Convention la fit fondre avec les autres pour en faire des canons. Lors de la division de la France en départements, les communes francs-comtoises de Chavannes, Germagnat, Pouillat furent données au département de l'Ain ; par compensation, on attribuait au département du Jura Cornod, Thoirette, etc., qui faisaient partie de la province de Bresse.
Source : Géographie de l'Ain 1885.